6 idées reçues sur le vin rosé

Sélection de vins rosés pour l'été 2021 - de l'apéritif au repas

Vous n’êtes pas sans savoir que j’adore le vin rosé et que j’aime en général toutes les couleurs, avec une petite préférence pour les vins étonnants, originaux, de caractère et avec une belle histoire.

Depuis quelque temps maintenant, j’ai eu l’occasion de m’intéresser plus particulièrement aux Vins rosés, qu’il s’agisse de vin rosé Corse, des Côtes du Rhône, de Provence ou encore de Loire… et je prends toujours beaucoup de plaisir à en parler autour de moi, car j’ai souvent les mêmes réactions lorsqu’il s’agit de Rosé… voici un extrait de ce que j’ai pu entendre ces derniers temps…

« ah non merci, je n’aime pas le rosé, cela me donne mal à la tête »
« aaaaaahhhh du rosé, fallait pas » *avec un faux sourire pas ravi du tout*
« ton rosé a plus d’un an ? Mais il n’est plus bon à boire, je vais en faire du vinaigre »

… Ce qui m’amuse beaucoup. Pour enfin en finir avec ces idées reçues sur « le vin rosé », voici 6 contre-exemples qui cassent ces mythes qui datent d’un autre temps. Alors servez-vous un petit verre de rosé bien frais et c’est parti !

Idée reçue #1 – Le rosé, c’est partout pareil

Il existe partout dans le monde, une multitude de styles de rosés qui dépendent des cépages utilisés, des terroirs ainsi que de la maturité des raisins vendangés et des choix de vinification.

À titre d’exemple, on produit du rosé en France (1er pays producteur), aux Etats-Unis, en Italie, au Portugal, en Espagne, en Autriche, Australie, Afrique du Sud, au Chili… ça commence à en faire du monde ! Cette diversité illustre déjà la démultiplication de l’approche de culture & production du vin rosé, sans parler des variations de terroirs internes au pays !

Ampelidae - vin rosé Marigny-neuf

Si on mange différemment dans le monde, pourquoi devrions-nous avoir le même goût de rosé partout dans le monde ?

Techniquement, on peut produire du rosé à partir de l’ensemble des cépages noirs. Aussi bien en monocépage qu’en assemblage, avec les cépages que l’on trouve sur notre territoire :

  • Cabernet franc
  • Cabernet-Sauvignon
  • Merlot
  • Pinot
  • Gamay
  • Malbec
  • Grenache
  • Carignan
  • Mourvèdre
  • Cinsault
  • Syrah…

À l’étranger, on pourra également trouver du Zinfandel, du Tempranillo ou du Sangiovese dans l’assemblage de certains rosés !

En termes de profils, on trouve aussi bien des rosés secs que des doux, des demi-secs ou des effervescents… Bref, on ne peut pas dire que le rosé goûte pareil, partout et tout le temps !

Idée reçue #2 – Le rosé ne se boit que l’été

Le Rosé se boit toute l’année ! Il n’y a presque qu’en France où la consommation de Rosé explose lors des retours des beaux jours… dans le reste du monde, le Rosé a aussi la côte en Automne et en Hiver.

Mais pourquoi buvons-nous désormais quasi exclusivement du Rosé l’été ? Tout cela est intimement lié à la mutation du tourisme fin du XXème siècle. Les Français se trouvant en vacances dans le Sud (grâce aux 5 semaines de congés payés et de la route des vacances dite « Nationale 7 » qui reliait Paris à Menton) découvrirent la joie de se « rafraîchir » en vacances avec du Rosé de Provence, la boisson phrase locale et accessible… et c’est ainsi que la consommation estivale du Rosé s’est ancrée dans l’esprit collectif et dans nos habitudes de consommation.

Vous connaissez la météo-sensibilité ? C’est un phénomène qui démontre que nos habitudes de consommation changent dès lors qu’il fait beau ou moche. Les vins rosés seraient particulièrement touchés, les vignerons ayant observé un pic de consommation lors de beaux jours, même en plein hiver !

Même si les accords mets & Rosé en France sont souvent synonymes de plats estivaux, de grillades, de salades… il est tout à fait possible de trouver Rosé à son pied pour les saisons un peu plus fraîches. D’ailleurs, vous n’avez jamais bu de rosé avec un pâté campagnard à base de girolles ou encore un plat asiatique comme un curry vert de poulet ou un pad thaï aux crevettes, lové au coin du feu ? Vous passez sérieusement à côté de quelque chose… Essayez, vous allez adorer !

Grappe de Syrah au coeur des vignes

Idée reçue #3 – Le rosé, parfait pour l’apéritif…seulement

Alors, cette idée reçue, je dois l’entendre presque à chaque fois... NON le rosé n’est pas consommable que pour l’apéritif. Alors oui, il s’agit d’un vin facile à boire et facile à accorder, ce qui en fait un vin parfait pour l’apéritif, les barbecues, les tapas… mais c’est aussi cette versatilité qui lui permet de conquérir peu à peu nos tables !

Si vous avez des plats végétariens, vegans, omnivores, épicés ou non, fusion ou à la bonne franquette, le rosé est THE vin à proposer à vos convives si vous ne souhaitez pas ouvrir plusieurs bouteilles. En effet, sa versatilité permet de prolonger le moment de dégustation, de l’apéritif au repas et le Rosé va accompagner avec délicatesse votre menu.

Reste maintenant à choisir une région ou un/plusieurs cépages pour mettre tout le monde d’accord, car comme dit plus haut, il existe une multitude de vins rosés !

Idée reçue #4 – Le rosé n’a pas d’histoire

Et ceci est totalement faux car il s’agit d’un des premiers vins de l’histoire datant de l’Antiquité ! Alors certes, pas avec le même goût qu’aujourd’hui ni avec les mêmes méthodes de fabrication, mais tout de même ! Dans le bassin Méditerranéen, tous les vins produits étaient très clairs, ceci étant dû à la méthode de fabrication : les raisins étaient foulés et le jus mis immédiatement en fermentation, pas de contact avec les moûts, pas de cuvaison, pas d’élevage.

Dans les pays francophones, le vin rosé était appelé « clairet », « claret », « gris de perle » ou encore « oeil-de-perdrix » selon les régions.

Idée reçue #5 – Le rosé c’est facile à produire

Outre le fait qu’une grande partie de la population pense encore qu’il faille mélanger du vin blanc et du vin rouge pour faire du rosé (sic), la production de vin rosé doit être l’une des plus complexes à réaliser. En effet, savoir-faire et expérience sont requis pour obtenir le jus parfait, le (bon) rosé étant la couleur de vin nécessitant une précision accrue dans sa production, tant au niveau des vendanges, que du pressurage, de la cuvaison ou encore de l’assemblage.

Le rosé exige une qualité de grain de raisin parfaite et une grande maîtrise des techniques de vinification. Quand le raisin est de qualité, c’est ce qui permet de donner au vin sa vivacité et sa netteté aromatique. Les conditions de vendange sont également très importantes : très tôt le matin pour bénéficier de la fraîcheur et ainsi préserver la qualité des raisins, mais surtout au bon moment de l’année afin d’avoir des grains à parfaite maturité. Mais ce n’est pas tout… il faut également être très rapide une fois la récolte faite pour préserver toujours, la qualité du raisin.

C’est pourquoi, les vignerons de Provence (entre autres) ont mis au point une technique de pressurage direct qui permet d’extraire le jus rapidement et ainsi éviter l’oxydation du jus ! C’est ce qui permet une expression des arômes inaltérée et de donner un vin d’une grande qualité.

Costières de Nîmes, rosé, château Beaubois

Idée reçue #6 – Le rosé n’est pas un vin de garde

Alors cette dernière idée reçue n’est pas totalement fausse. En effet, les rosés sont rarement des vins dits de garde, c’est-à-dire que l’on va « rarement » (à quelques exceptions près) garder sa bouteille plus de 3 ans en cave car ce n’est tout simplement pas fait pour cela (les arômes sont fugaces, la robe est délicate et peut foncer avec le temps). Sauf qu’il ne faut pas non plus se limiter à ne consommer que le dernier millésime !

Les arômes des vins rosés embouteillés peuvent évoluer plus rapidement que les vins rouges ou blancs, même en cave, ce qui peut être considéré comme un défaut par certains MAIS je trouve que c’est au contraire une belle opportunité de voir ses vins évoluer sans pour autant attendre 10 ans pour les consommer. C’est ainsi que l’on peut remarquer sur les 3 ans post-millésime, une évolution des arômes d’agrumes, fruits jaunes et blancs vers des notes de fruits mûrs, florales ou encore d’épices. Et c’est ce que j’aime dans les rosés !

Envie d’aller plus loin ? Découvrez mes sélections de rosés et leurs accords mets & vins

Vin rosé du Domaine Piétri Giraud, Collioure, cuvée le rosé de mon père

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

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2 commentaires
  • vous parlez des vins de Provence, et une photo d’un Collioure, vin d u roussillon dont vous ne parlez pas ( ni des Languedoc) !

    • Bonsoir, il s’agit d’un article générique sur les rosés et j’illustre avec des photos de bouteilles rosés que j’ai à ma disposition 🙂 Pour plus de détails sur les vins en photo, je vous invite à lire mes 3 autres articles sur le sujet, avec notamment des accords mets & vins. Bonne soirée !